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Stress post-traumatique: Psychotraumatologie et Somatic experiencing

Photo du rédacteur: Arnaud Arnaud

Le stress post-traumatique (ou trouble de stress post-traumatique, TSPT) est un trouble anxieux qui peut se développer après avoir vécu ou été témoin d'un événement traumatisant, tel qu'un accident, une agression, un désastre naturel, un conflit armé, ou tout autre événement menaçant la vie ou l'intégrité physique.



Un physiothérapeute discute avec un patient pour le rassurer


Les personnes atteintes de TSPT peuvent ressentir des symptômes tels que :


  • Revécu du traumatisme : flashbacks, cauchemars, ou souvenirs envahissants de l'événement.

  • Évitement : efforts pour éviter les situations, lieux, personnes ou activités qui rappellent le traumatisme.

  • Hypervigilance : sensation d'être constamment sur le qui-vive, difficulté à se détendre, sursauts exagérés.

  • Altérations de l’humeur : sentiments de culpabilité, de honte, d'irritabilité, ou de désespoir.


Le TSPT peut apparaître peu après l’événement traumatisant ou plusieurs mois, voire des années plus tard. Il nécessite souvent un traitement combinant thérapies psychologiques (comme la thérapie cognitive et comportementale) et parfois des médicaments pour aider à gérer les symptômes.


Compréhension des mécanismes du stress et du stress post-traumatique, nous allons aborder l'art de l'intervention en psychologie d'urgence.


Qui est impliqué?

  • Direct (blessés, témoins, secouriste, etc)

  • Indirect (les proches, les personnes en lien, etc)


Stress = réaction adaptative, naturelle, physiologique, psychologique, comportementale.


Syndrome générale d'adaptation au stress

Aide psychologique d'urgence

Assistance humaine, être à l'écoute, réconforter, connexion aux ressources et au réseau, aide à se connecter à l'information, aux services et aux soutiens sociaux.


Évolution de l’état de stress aigu à l’état de stress post-traumatique

Évolution de l'état de stress aigu à l’état de stress post-traumatique

Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est défini par le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5e édition) comme un ensemble de symptômes qui apparaissent après une exposition à un événement traumatique. Voici les principaux critères de diagnostic :


Critère A : Exposition à un événement traumatique

La personne doit avoir été exposée à la mort, à une menace de mort, à des blessures graves, ou à la violence sexuelle, de l'une des manières suivantes :

  • En étant directement exposée à l’événement traumatique.

  • En étant témoin direct de l'événement.

  • En apprenant que l'événement traumatique est arrivé à un proche (ami ou membre de la famille).

  • En étant exposée de façon répétée ou extrême à des détails aversifs de l'événement (ex. : premiers secours, personnel militaire).


Critère B : Symptômes envahissants (au moins 1)

La personne doit présenter un ou plusieurs des symptômes suivants :

  • Souvenirs répétitifs, involontaires et envahissants de l'événement.

  • Cauchemars récurrents liés à l'événement.

  • Réactions dissociatives (flashbacks) durant lesquelles la personne sent ou agit comme si l'événement se reproduisait.

  • Détresse psychologique intense à l'exposition à des indices rappelant l'événement.

  • Réactions physiologiques à des indices internes ou externes évoquant le traumatisme.


Critère C : Évitement (au moins 1)

La personne doit éviter de manière persistante des stimuli associés à l'événement traumatique, manifesté par l’un ou les deux symptômes suivants :

  • Évitement des souvenirs, pensées ou sentiments liés au traumatisme.

  • Évitement des rappels externes (lieux, personnes, conversations, activités, objets) qui éveillent des souvenirs du traumatisme.


Critère D : Altérations cognitives et affectives négatives (au moins 2)

La personne présente des pensées ou des humeurs négatives qui commencent ou s'aggravent après l'événement traumatique, incluant :

  • Incapacité à se souvenir de certains aspects de l'événement.

  • Croyances négatives persistantes sur soi-même, les autres ou le monde.

  • Distorsions cognitives persistantes sur la cause ou les conséquences de l'événement, entraînant un blâme de soi ou des autres.

  • État émotionnel négatif persistant (peur, horreur, colère, culpabilité, honte).

  • Diminution marquée de l'intérêt ou de la participation aux activités significatives.

  • Sentiment de détachement ou d’éloignement des autres.

  • Incapacité persistante à ressentir des émotions positives.


Critère E : Altérations de l'éveil et de la réactivité (au moins 2)

  • Irritabilité ou crises de colère sans cause évidente.

  • Comportement imprudent ou autodestructeur.

  • Hypervigilance.

  • Réaction de sursaut exagérée.

  • Problèmes de concentration.

  • Difficultés à dormir.


Critère F : Durée

Les symptômes doivent durer plus d’un mois.


Critère G : Détresse et altération du fonctionnement

Les symptômes causent une détresse ou une altération cliniquement significative dans les domaines sociaux, professionnels, ou d'autres domaines importants de la vie.


Critère H : Non dû à une substance ou une condition médicale

Les symptômes ne doivent pas être imputables aux effets physiologiques d'une substance (médicament ou drogue) ou d'une autre affection médicale.


Ces critères doivent être remplis pour diagnostiquer un TSPT selon le DSM-5.


Somatic Experiencing


La Somatic Experiencing (SE), développée par Peter Levine, est une approche thérapeutique centrée sur la résolution du traumatisme en passant par le corps, avec une attention particulière aux sensations corporelles. L'idée centrale est que le traumatisme reste « bloqué » dans le système nerveux, et que les réactions de combat, fuite ou figement n'ont pas été complètement terminées. En intégrant ces réponses, le corps peut retrouver son équilibre naturel.


Selon Jean-Marie Kuhfuss, un des praticiens et formateurs de la SE, cette méthode repose sur plusieurs principes et vise à favoriser la **résilience du système nerveux**. Voici quelques éléments-clés selon sa vision :


  1. La régulation du système nerveux autonome (SNA)

Kuhfuss souligne que la SE s'efforce de rétablir l'équilibre du système nerveux autonome, souvent perturbé par un traumatisme. Le **système sympathique** (responsable de l'état de combat ou fuite) et le **système parasympathique** (impliqué dans la détente et la récupération) doivent fonctionner harmonieusement. La SE aide les patients à passer de ces états de survie (sympathique) à des états de sécurité et de régénération (parasympathique).


  1. Le principe d'autorégulation

Un aspect essentiel de la SE, selon Kuhfuss, est de permettre à l'individu d’apprendre à mieux s'autoréguler. Cela signifie retrouver la capacité de réguler ses émotions et ses réactions corporelles face à des situations stressantes. En SE, on travaille avec de petites doses de l'expérience traumatique, permettant au système de se décharger lentement et de manière contrôlée, au lieu de revivre intensément le traumatisme.


  1. Pendulation et titration

Kuhfuss explique que la SE utilise des techniques de **pendulation**, qui consistent à osciller entre les sensations agréables et les sensations inconfortables dans le corps. Cela permet de ne pas submerger le patient avec des sensations trop intenses. **Titration** fait référence à l'approche progressive : l’expérience du traumatisme est abordée par petites touches, en découpant l'intensité émotionnelle en portions gérables.


  1. L'importance des sensations corporelles

L'un des fondements de la SE est que le traumatisme s'exprime par des sensations physiques dans le corps. Kuhfuss insiste sur le fait que **l'écoute et l'observation des sensations corporelles** (comme des tensions, des picotements, ou des tremblements) sont cruciales pour libérer l’énergie bloquée dans le système nerveux. Le thérapeute guide le patient pour prendre conscience de ces sensations et les laisser évoluer.


  1. La notion de "charge" et "décharge"

Kuhfuss reprend la notion clé de Peter Levine selon laquelle le traumatisme crée une « charge » énergétique dans le corps. Ce surplus d’énergie est une réponse naturelle aux situations de survie. Cependant, si cette énergie n'est pas déchargée, elle reste piégée et se manifeste sous forme de symptômes traumatiques. La SE vise à faciliter cette **décharge énergétique** de manière sécurisée et progressive, souvent par des tremblements ou d’autres mouvements corporels spontanés.


  1. Créer un sentiment de sécurité

Kuhfuss accorde une grande importance à l’établissement d’un environnement sûr pour le patient. Ce sentiment de sécurité permet au patient de se connecter à ses sensations corporelles sans être submergé par la peur. Le thérapeute joue un rôle essentiel pour encourager un climat de confiance.


En somme, Jean-Marie Kuhfuss, dans sa compréhension de la Somatic Experiencing, met l'accent sur la guérison par le corps, la régulation du système nerveux et l'importance de travailler avec le traumatisme de manière progressive et respectueuse, en respectant le rythme et la capacité d'adaptation du patient.


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